Intervention de Yannick Lucot
Monsieur le président, Mes chers collègues,
Un blason… Ce mot a un pouvoir d’évocation puissant ; me laissant imaginer l’ouverture de nos assemblées plénières précédées par la procession d’un grand gonfalonier arpentant nos allées sous l’écho lointain de musique d’un autre temps. Taquin me direz-vous ? Peut-être, et pourtant… Pourtant la création d’un blason est un acte sérieux et primordial, n’en déplaise à certains. Primordial, car notre région souffre de trop d’empilements et pas assez d’inclusions. On additionne les territoires, les dénominations, les figures, les histoires, sans pour autant tracer une sorte de fil d’Ariane qui les reliraient dans la nécessaire destinée partagée qui doit nous unir. Convoquer l’héraldique et l’utiliser tel un ciment de notre édifice commun, à toute sa raison et sa place même dans nos sociétés numérisées. Car sa fonction n’est pas celle du simple logo, le blason atteste, le blason certifie, le blason annonce qu’une société d’intelligence s’est faite et s’affirme.
Alors bien sûr que de rouge, que de rouge ; alors bien sûr monsieur le Président, me permettriez-vous cette interrogation remplie de malice : nous auriez-vous caché quelque chose en façonnant ainsi un objet devant annoncer la prédominance d’une lignée ? Alors bien sûr tout cela peut sembler désuet. Et pourtant réaffirmer par des symboles séculaires que la région Auvergne Rhône Alpes est bel et bien dorénavant notre maison commune, n’est-ce pas aussi un geste fort et protecteur envers nos concitoyens de leur affirmer qu’ils font partie d’une geste magnifique ?
Molière aurait pu dire : “Castigat ridendo mores : La comédie corrige les mœurs en riant. » Mon groupe Les démocrates et moi-même voterons pour ce blason en espérant qu’il soit un symbole d’unité et non un instrument utilisé par certains de manière fate, nous tournant tous ainsi dans une tartufferie redoutée.
Assemblée plénière des 14 et 15 juin 2018