Intervention de Karine Lucas
Monsieur le président,
Chers collègues,
Les territoires ruraux de notre région sont fortement impactés par le manque de vétérinaires spécialisés ou compétents dans le soin aux animaux d’élevages.
A titre d’exemple, en Isère le nombre de vétérinaires ruraux a diminué de plus de 30% entre 2017 et 2020. Sans vétérinaire, la survie des élevages est menacée.
Le manque d’attractivité de la filière vétérinaire rurale est la première raison de cette pénurie. Au niveau national, moins d’un quart des vétérinaires exerce une pratique rurale, contre plus de 80% exerçant une activité canine. Ce choix s’explique notamment par les conditions de travail difficiles d’un vétérinaire de rente.
Avec la désertification vétérinaire des milieux ruraux, les professionnels toujours établis font face à des zones d’interventions de plus en plus larges. Cela est une perte de temps et d’argent, pour les éleveurs comme pour les vétérinaires.
En conséquence, un nombre croissant d’éleveurs se retrouve sans vétérinaire, ces derniers ne se déplaçant plus, ou se redirigeant vers la filière canine, plus rentable. Il est nécessaire d’agir en urgence, pour assurer la relève des professionnels en fin de carrière.
Avec ce plan, notre région joue pleinement son rôle de chef de file dans l’aménagement du territoire. Nous avons pris des engagements en matière de dynamisation et d’aménagement des territoires ruraux, et ici encore, c’est une promesse tenue.
La désertification vétérinaire est une réalité tout aussi préoccupante que la désertification médicale. Cela peut paraitre anodin, mais un territoire bien pourvu en offre vétérinaire, et en offre de santé publique, est un territoire d’avenir. Ainsi, l’ensemble des territoires ruraux bénéficieront d’externalités positives dues au développement du maillage vétérinaire.
En clair, nous réaffirmons notre ambition de contrebalancer un modèle d’aménagement uniquement métropolitain, en favorisant le développement et la redynamisation des territoires ruraux, qui composent, on le sait, une vaste partie de l’Auvergne-Rhône-Alpes.
En incitant les élèves vétérinaires à effectuer leurs stages en milieu rural, l’objectif est certes d’attirer les étudiants, mais surtout de les retenir et de les fidéliser dans ces territoires. Pour y parvenir, nous devons poursuivre nos efforts pour renforcer l’attractivité des espaces ruraux. Ces mesures ont généralement une portée positive, la plupart des néo-diplômés exerçant leur activité dans le département où ils ont été stagiaires.
Pour assurer la survie des exploitations agricoles, il est nécessaire d’agir pour l’installation et le maintien de vétérinaires de rente dans les zones rurales. A travers ce plan, nous témoignons notre attachement au bien-être des animaux et à la dignité des éleveurs.
Il est nécessaire de prendre conscience de l’état critique de la situation actuelle. Elle présente un risque majeur, non seulement pour la santé animale mais aussi pour la santé publique. Sans un suivi vétérinaire régulier, la qualité sanitaire des produits alimentaires ne peut être assurée, ce qui présente un danger pour l’Homme. Ce rapport soulève donc un enjeu de santé humaine.
L’importance que nous accordons au bien-être animal concerne tant les animaux d’élevage, que les animaux sauvages et domestiques. Entre 2019 et 2021, le nombre d’animaux abandonnés pendant la période estivale a augmenté de 7%. C’est un triste record.
En instaurant un soutien annuel régional, à travers une aide à la construction et à la rénovation de refuges et de centres de soins, nous proposons une mesure pérenne pour la défense du bien-être animal.
L’engagement de notre groupe pour la solidarité des territoires, la protection animale et pour la garantie de la salubrité publique est entier.
C’est pourquoi nous voterons en faveur de ce rapport,
Je vous remercie.