Budget primitif 2016

Intervention d’Eric Fournier

Le budget, c’est l’expression la plus sensible de la situation financière d’une collectivité. On y retrouve les traces du passé, et on y inscrit les espérances de l’avenir.

L’examen et le vote du budget primitif interviennent dans un contexte contraint que chacun ici connait : baisse des dotations de l’Etat, fusion de deux régions et gestion court-termiste et sans anticipation de l’équipe sortante.

Nous venons d’assister à un dommageable et bien triste spectacle, avec le départ des groupes de gauche et d’extrême droite. 

Le jeu est bien connu, et les postures évidentes. Il faut éviter les trop fortes turbulences et les schémas trop réducteurs sinon la parole politique deviendra définitivement une langue morte et inaudible. 

La situation réelle de la Region devrait imposer une plus grande humilité : 

  • D’une part parce que le gouvernement a conduit des réformes impactant notre organisation administrative (fusion des régions, transfert de compétences) sans concertation ni préparation et ce sont nos territoires qui risquent d’en faire les frais (exemple de l’économie)
  • D’autre part parce que la Région a manqué d’anticipation, et nous le payons cash désormais. (Exemple des TER) A ceux qui aux responsabilités hier nous donnent des leçons aujourd’hui, je dirai qu’ils ont finalement géré la région comme ils ont géré les TER : en laissant filer la dette d’un côté et en accumulant les retards de l’autre. 

Face à cette situation, il faut non seulement diminuer les dépenses de fonctionnement mais également redonner des perspectives à la Région en matière d’investissement.

Diminuer les dépenses de fonctionnement nécessitera, dans cette année de transition et de reprise en main, de faire des choix, des choix difficiles. Mais à ne pas choisir, nous pourrions rapidement ne plus rien faire. 

Moins d’intermédiaires, des financements plus directs, de la pédagogie et de la concertation : c’est ce que nous souhaitons sur ce difficile chantier. 

Il y a aussi une absolue nécessité à renouer avec l’investissement. 

Les décisions et orientations prises au niveau national ces dernières années ont conduit à une réduction significative de l’investissement public local. Les efforts imposés aux collectivités locales (ce sont elles, je le rappelle, bien plus que l’Etat, qui contribuent à la réduction des déficits publics)

Or, l’investissement public a un effet direct nous le savons bien sur la santé financière de nos entreprises et sur le marché de l’emploi. Nous avons la conviction que c’est par l’investissement que l’économie de notre région redémarrera et c’est le sens du travail qui nous attend cette année : « si l’on n’investit pas sur le long terme, il n’y a pas de court terme ». Ceci résume l’état d’esprit qui est le nôtre et que ce budget primitif doit traduire.

Nous le redisons, ce budget est un budget de transition et de reprise en main. Concentrons-nous sur les missions premières de la collectivité régionale : formation des jeunes, soutien à l’activité économique, transport collectif ferroviaire, accompagnement de la transition énergétique.

Avec une grande ambition : donner un avenir à l’ensemble de nos territoires et à chacun des habitants pour faire de notre région une Région de référence en France et en Europe.

Les défis sont immenses : le premier étant celui de l’emploi, plus grand scandale de notre temps et de nos gouvernants qui ont laissé s’instaurer depuis trente ans une intolérable préférence pour le chômage. 

Je ne citerai comme autre enjeu majeur que celui de la transition énergétique qui nous oblige tous car c’est une question de santé publique encore plus que d’environnement et que la Région a un rôle déterminant que les dernières lois lui ont conférées.

Mais il nous reste un mandat pour aborder ce sujet et je dois laisser la parole à mon collègue Yannick Lucot…


Assemblée plénière du 14 Avril 2016

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