Budget primitif 2017

Intervention de Marie-Pierre Montoro-Sadoux

Monsieur le président, Mes chers collègues,

La situation fait que pour la deuxième fois en 8 mois, nous adoptons un budget primitif. La fréquence n’empêchant pas la constance,  les orientations du mandat telles qu’elles ont été définies se retrouvent à nouveau ici.

Je me félicite que ce vote du budget primitif soit aussi le temps du débat entre nous tous. Il ne vous aura pas échappé que nous étions un peu moins nombreux au mois d’Avril dernier mais force est de constater que les postures d’hier semblent avoir laissé place aujourd’hui aux propositions. Et en même temps je peux comprendre le sentiment de désorientation de certains car le budget voté pour 2016 et celui proposé pour 2017 sont à contre-courant des budgets des deux ex-régions. Face à une érosion des ressources dont les causes ne sont certes pas toutes locales, la facilité de la voie fiscale a eu la préférence des équipes précédentes. Ce n’est pas celle retenue pour la Nouvelle région. Chaque enjeu mérite une réponse adaptée !

L’enjeu d’un budget comme celui que nous allons voter, quel est-il vraiment ? Tout simplement de répondre aux besoins de nos territoires et de ses habitants en donnant les moyens à notre région de devenir un pôle d’excellence et de référence sur la scène nationale, européenne et même mondiale comme nous le verrons demain à travers le SRDEII. 

Pour y parvenir, notre gestion doit être exemplaire et économe. 

Lorsqu’au mois d’Avril nous avions voté le premier budget d’Auvergne Rhône-Alpes, nombreux étaient ceux qui pensaient qu’il serait impossible de réaliser 75 millions d’euros d’économies. Sans anticiper sur la présentation du compte administratif, et comme vous l’avez déjà souligné Monsieur le Président, nous l’avons pourtant fait. La collectivité a réduit son train de vie avec un effort sans précédent, certains diront même que cela se voit jusque dans les assiettes de la cantine !

Parmi les économies réalisées, beaucoup concernent l’organisation administrative de notre collectivité à travers notamment la réorganisation en profondeur des services. C’est aussi pour nous l’occasion de saluer ici  le professionnalisme, le dévouement des agents du conseil régional qui, malgré des inquiétudes ou interrogations bien légitimes sur la nouvelle organisation ont parfaitement accompagné la transition tout au long de l’année. Je veux ici leur témoigner toute notre reconnaissance. 

Des économies ont aussi été permises par l’allégement et la simplification de certaines procédures dont la lourdeur nuisait à son efficience. En ce sens, les nouveaux contrats ambition Région portent bien leur nom et sont révélateurs des nouvelles politiques que nous entendons mener : moins d’intermédiaires, plus d’investissements, plus de souplesse et le politique enfin redevenu décisionnaire ! 

La baisse significative des frais de fonctionnement pour la deuxième année est l’occasion de réaffirmer que la priorité numéro 1 est donnée à la relance des investissements. Car non, l’investissement ne peut pas être la variable d’ajustement face à la baisse des dotations. Et de plus, il faut anticiper le fait que les dotations de compensation de la réforme de la taxe professionnelle, les mal nommées dirai-je, entreront un jour dans l’escarcelle de l’Etat, peut-être dès 2017 avec une perte de 9 M€ supplémentaires pour notre Région. Le monde des collectivités change.  

Et dans un monde parfait, le rôle de la collectivité serait celui d’accompagner des projets structurants du territoire et d’avoir une vision à long terme, d’impulser de vraies politiques territoriales. 

En clair, passer d’une collectivité de gestion à une collectivité de projets. Ces projets, quels peuvent-ils être ?

Nous pouvons dégager deux grands axes prioritaires de l’intervention régionale en matière d’investissement. 

Le premier c’est bien sûr l’emploi. A travers toute une série de mesures relevant de sa compétence, la Région fait de ce sujet son cheval de bataille en s’engageant concrètement dans tous les secteurs : 

  • aide au développement des entreprises avec un budget de 30 millions d’euros supplémentaires, 
  • renforcement des investissements en faveur des agriculteurs, 
  • une politique de formation répondant de façon concrète aux besoins du territoire. C’est le sens de l’amendement que nous défendrons toute à l’heure. 

Le deuxième volet c’est celui de l’aménagement du territoire. A travers les contrats ambition Région, la politique en faveur de la ruralité et des bourgs centre, la Région fait le choix d’investir massivement dans les projets portés par les communes et les intercommunalités. 

Le soutien à l’aménagement du territoire se manifeste aussi à travers des mesures concrètes :

  • le dispositif d’aides à la création de maison et centres de santé,
  • la lutte contre les zones blanches de téléphonie mobile,
  • le sauvetage des petites lignes ferroviaires.

C’est une gestion rigoureuse qui nous permet aujourd’hui de mettre en place l’ensemble de ces politiques et d’autres jusqu’à présent oubliées. C’est par exemple le cas de la sécurité. Je sais bien que ce sujet est trop souvent l’otage de postures bien politiciennes mais pourtant, nos concitoyens aspirent à vivre en sécurité et cette politique, notamment à travers les dispositifs de vidéo protection sont aussi là pour protéger nos habitants et nos espaces et équipements publics. Comme chacun d’entre nous protège sa maison, la région elle aussi protège ses lycées, ses trains, ses gares et travers cela ses habitants. Les 100 millions d’euros que nous mobiliserons sur l’ensemble du mandat sont aussi le fruit des marges de manœuvre dégagées par notre politique ambitieuse.

Ces marges de manœuvre, nous vous proposerons toute à l’heure à travers un amendement d’en consacrer une part à l’amélioration de la qualité de l’air dans notre région.  A travers notre souhait d’aider à la rénovation énergétique des habitations, la région se positionne en faisant de la qualité de l’air un enjeu primordial. 

Nous nous félicitons par ailleurs de votre annonce de relancer l’autoroute ferroviaire alpine en y consacrant des moyens importants. Cette décision doit être saluée tant la lutte contre la pollution de l’air doit guider notre action. La Région est depuis la loi MAPTAM la collectivité cheffe de file en matière de climat, qualité de l’air et énergie.  Charge à nous de faire de notre région un exemple dans ce domaine.

Emploi, aménagement du territoire, sécurité, environnement, tout cela n’empêche pas depuis un an une reconstitution rapide de l’épargne brute de notre collectivité.

Au fond, cette politique colle bien aux propos d’Antoine de Saint Exupéry lorsqu’il dit que « dans la vie il n’y a pas de solutions ; il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent ».

C’est exactement la ligne de conduite qui est la nôtre depuis le début du mandat : créer les conditions d’une dynamique par l’investissement qui permettent sur le terrain de bénéficier de retombées concrètes. 

Pour toutes ces raisons, notre groupe votera ce budget primitif.

Je vous remercie.


Assemblée plénière des 15 et 16 décembre 2016 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *