Compte administratif 2015

Intervention de Marie-PIERRE MONTORO-SADOUX

Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Les comptes administratifs 2015 des anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes sont un peu les soldes de tout compte de ces deux anciennes collectivités. 

Bien que nous ne partagions pas les orientations politiques traduites dans les compte qui nous sont présentés, le groupe UDI et Indépendants, dans un souci de garantir le bon fonctionnement de notre collectivité votera ces rapports. 

Ces deux rapports, que nous apprennent-ils ? Malheureusement rien de plus que ce qu’on ne cesse de déplorer depuis plusieurs mois et années pour nos collègues qui siégeaient dans cette assemblée lors du mandat précédent.

  • Une augmentation des dépenses de gestion du personnel : +7 millions d’euros pour l’année 2015
  • Une baisse de 5% des dépenses d’investissement qui se traduit par une chute de 43 millions d’euros sur la politique des transports mettant en danger certaines dessertes ferroviaires. 

Si les exemples ne manquent pas, je ne veux pas me livrer à une exégèse de la gestion périlleuse qui fut celle de l’ancienne majorité mais profiter de cette discussion pour tirer une énième fois la sonnette d’alarme sur la situation financière de nos collectivités en général.

Auvergne comme Rhône-Alpes n’échappent pas à ce constat.

La responsabilité en revient en premier lieu à l’Etat qui, sous couvert de vouloir réduire la dépense publique, transfère mois après mois de nouvelles compétences aux collectivités sans en transférer les ressources et qui ponctionne toujours plus sur les compensations fiscales qu’il avait accordées historiquement pour les réduire à peau de chagrin. Dès lors, il est facile pour le Gouvernement de se vanter de faire des économies. Mais la frontière entre la facilité et la lâcheté est parfois ténue.

Quand posera-t-on enfin le vrai débat de l’autonomie financière ?

Les collectivités locales s’entendent à participer aux efforts mais pas au prix de se retrouver fragilisées. Elles ne veulent plus être considérées comme de simples variables d’ajustement.

Aujourd’hui, on ne peut plus le réfuter, c’est le principe même de libre administration des collectivités territoriales qui est en danger puisque plusieurs d’entre elles se trouvent au bord de la faillite. Il y a urgence car la baisse de l’investissement public est un frein supplémentaire à la reprise économique et donc à la baisse du chômage que nous appelons tous de  nos vœux. 

Face à cette situation préoccupante, les collectivités n’ont plus le choix, elles doivent s’adapter faute de quoi la situation peut se dégrader brutalement. 

Et à y regarder de plus près, c’est le risque qu’encourrait Rhône-Alpes à moyen terme, même si je vous l’accorde les indicateurs ne sont pas catastrophiques, ils se  sont détériorés avec une chute des capacités de financements propres de 10% en 4 ans, des investissements bien inférieurs aux autres régions et une dette qui commençait à s’envoler. 

La liste ne s’arrête pas là puisqu’il faut bien évoquer la gestion non maîtrisée des coûts de construction et de fonctionnement de ce bâtiment symbole d’un manque de suivi et de volontarisme politique, mais nous y reviendrons toute à l’heure. Finalement, le plus grave dans tout cela c’est qu’on en vient à se demander si vous comptiez inverser la courbe. Je sais bien que l’inversion des courbes c’est un sujet sensible au parti socialiste mais là … En relisant récemment votre programme électoral, j’étais stupéfaite de voir le catalogue de dépenses non financées que vous promettiez si vous étiez élus. Vous auriez alors tranquillement continué de creuser la dette, de réduire la capacité d’autofinancement de la collectivité… jusqu’à épuisement.

Décidément, il y avait bien un besoin de changement et les électeurs ne s’y sont pas trompés.

« La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent » disait Albert Einstein. Il ne vous aura pas échappé que depuis 6 mois, la nouvelle majorité s’efforce parfois non sans crispations, de se comporter tout à fait autrement pour que l’an prochain, à cette même place, nous proposions des résultats bien différents.

Je vous remercie.


Assemblée plénière du jeudi 23 juin 2016 

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