Débat d’orientation budgétaire 2016

 Intervention de Sylvie Goy-Chavent 

Monsieur le Président, Chers collègues, 

Le débat d’orientation budgétaire est cette année un peu particulier pour deux raisons principales qui ont été rappelées. 

La première raison concerne le périmètre de notre collectivité. La fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes nous amène à établir le premier budget de cette nouvelle grande région et nous mesurons bien la difficulté de cet exercice. 

La deuxième raison concerne le contexte électoral puisque ce débat d’orientation budgétaire, nous l’avons en réalité commencé durant la campagne et auvergnats comme rhônalpins ont eu l’occasion d’exprimer leurs choix, et ils l’ont fait de manière très claire. 

Le choix qui a été fait par nos concitoyens il se retrouve dans les orientations que vous nous proposez, c’est assez logique madame Cukierman ! 

Ce choix, c’est celui de diminuer les dépenses de fonctionnement qui s’envolaient année après année sous la mandature précédente. 

Ce choix, c’est celui de rompre avec la politique du saupoudrage et du gaspillage. 

Les chiffres sont parfois cruels, mesdames et messieurs les conseillers de l’ex-majorité. Comment accepter de multiplier la dette par trois virgule cinq? Comment accepter que notre région, malgré tous les atouts dont elle dispose, soit en queue de peloton en terme de capacités d’investissement avec 

seulement 100 euros par an et par habitant? Pendant ces dix ans de gestion socialiste, la région investissait toujours moins mais empruntait toujours plus. 

On n’a jamais relancé l’économie en recrutant des armées de fonctionnaires, en jouant avec l’emprunt et le levier fiscal. Et je ne parlerai pas des deux hôtels de Région, des gouffres financiers. 

Alors le changement de majorité doit aussi coïncider avec un changement de pratique en ce qui concerne la gestion des deniers publics. Et ces deniers se font encore plus rares avec la baisse vertigineuse des dotations de l’Etat. 

Alors oui nous approuvons votre volonté, Monsieur le Président, de baisser de façon significative les dépenses de fonctionnement au profit d’une relance de l’investissement. Nous accompagnerons avec enthousiasme votre plan d’investissement de 4 milliards d’euros sur 5 ans qui doit permettre la création de soixante-dix mille emplois. 

Cette relance de l’économie par l’investissement public est la seule solution pour sortir notre région du marasme dont lequel elle est plongée, en dynamisant nos territoires, en accompagnant la créativité, la formation et en soutenant nos entrepreneurs. 

Monsieur le Président, vous connaissez aussi notre sensibilité et notre attachement à certaines compétences régionales qui fondent notre pacte républicain. 

Je pense à la politique culturelle qui, nous le verrons dans un prochain rapport, mérite des choix politiques audacieux ET ambitieux. La culture doit permettre à chacun de trouver son épanouissement personnel. Pour cela, la culture se doit d’être accessible à tous et variée. 

Je pense à la nécessité de maintenir un niveau d’investissement élevé pour les projets environnementaux afin de favoriser dans notre région la transition énergétique. Ces investissements sont indispensables si nous voulons montrer l’exemple aux générations futures. Nous avons la chance dans notre région d’avoir des centres de recherches performants comme l’Institut National de l’Energie Solaire et nous devrons être à leurs cotés pour soutenir leurs travaux. 

Je n’oublie pas l’agriculture, massacrée par la majorité précédente qui a baissé de 25% les crédits alloués à la politique agricole. 

Cette politique agricole elle se doit d’être innovante à l’heure où le secteur connait une crise de compétitivité sans précédent. 

Notre région doit défendre une agriculture qui privilégie les circuits courts et les filières d’excellence. Mais nos agricultures ont aussi besoin de liberté pour être innovants. La variété de nos produits régionaux est un atout considérable qui doit être le fer de lance de notre politique à l’international. 

Nous devons poursuivre le désenclavement de nos territoires ruraux à travers des investissements dans le domaine du numérique, de la santé, et bien entendu des transports

La révision du contrat de plan Etat région que vous avez appelée de vos voeux devra accompagner le désenclavement de certains territoires jusqu’à présent mal desservis pour redynamiser notre économie régionale. 

Cette politique d’aménagement du territoire ne doit pas oublier la renégociation à venir avec la SNCF de la convention d’exploitation pluriannuelle. Il apparaît aujourd’hui raisonnable, à service constant, de baisser le montant de cette convention de 10 à 15% en réinvestissant les économies réalisées. 

Je ne peux parler « transports » pour évoquer le cas de l’aéroport de Lyon Saint Exupéry dont la vente a été annoncée dernièrement. Osons Monsieur le Président solliciter de l’Etat une partie du bénéfice de cette vente pour financer des projets d’infrastructures régionaux ! 

Un mot sur les CDDRA qui sont devenus des doublons coûteux et illisibles qu’il conviendra de restructurer. 

L’économie de notre région passe évidement par un soutien au tourisme qui constitue un vivier d’emplois non délocalisables. 

Là encore notre région est forte de grandes richesses : valorisons-les ! 

Un mot également sur un thème qui nous est cher à l’UDI, je veux parler de l’économie sociale et solidaire qui, vous l’avez redit à cette tribune, correspond à votre vision du social par le travail. 

Vous avez souvent dit pendant la campagne électorale que chaque euro dépensé devait être un euro utile. Notre groupe ne peut qu’adhérer à ce discours responsable. Vous connaissez notre attachement à la bonne gestion des deniers publics, c’est le véritable ADN de l’UDI. Je rappellerai à votre mémoire que le dernier budget de la France à l’équilibre fut celui présenté par Raymond Barre en 1981, il y a déjà 35 ans. 

Alors, dans la période de construction du budget qui s’ouvre et dans les semaines qui viennent, vous pourrez compter sur les élus du groupe UDI pour travailler à vos cotés pour bâtir ensemble un budget de rupture respectueux de nos valeurs, ambitieux pour nos territoires et sain pour les finances de notre collectivité. 

Napoléon disait que « l’art d’être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l’art de réussir ». 

Audacieux dans la rupture vous l’êtes Monsieur le Président, prudent dans la construction équilibrée de votre budget, vous saurez l’être j’en suis persuadé pour qu’ensemble, nous puissions réunir notre missions au service des habitants de notre région. 

Je vous remercie. 


Assemblée plénière du jeudi 17 Mars 

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