Intervention de Christophe Geourjon
Merci Monsieur le Président, Chers collègues,
Monsieur le Président du CESER,
C’est dans un contexte économique national et international particulièrement alarmant que nous devons débattre aujourd’hui des orientations budgétaires de notre collectivité pour 2023.
Notre économie régionale a été mise à mal par l’inflation post-crise du COVID, conjuguée à la guerre russe en Ukraine, qui entraînent une situation très préoccupante de stagflation, c’est-à-dire à la fois une croissance affaiblie et une inflation galopante. Sans parler de l’augmentation record des prix de l’énergie dont nous sommes toutes et tous victimes.
Même si le taux d’inflation annuel en France est l’un des plus faibles d’Europe selon les chiffres d’août 2022, il reste significativement élevé avec +6,6% (contre 10,1 % dans l’UE) et place bon nombre de nos concitoyens dans des situations financières très délicates. Il en va de même pour les marges de manœuvre de nos collectivités.
Face à cette crise et pour la reprise, vous avez décidé, Monsieur le Président, de garder le cap.
Priorité absolue est donnée pour l’investissement, pour déployer les grandes priorités du mandat, comme le Plan Marshall en faveur de nos lycées (nous venons d’en parler), la sécurité de nos habitants, l’innovation et le développement de nos entreprises, la formation, la lutte contre la désertification médicale et la décarbonation de notre économie.
Nous gardons nos fondamentaux :
- une gestion saine de l’argent public
- qui permet un investissement sans précédent sur notre territoire
- le tout sans recourir à la dette ni augmenter notre fiscalité.
Nous gardons ainsi des coûts de fonctionnement maîtrisés, qui sont notre marque de fabrique et nous permettent de dégager un haut niveau d’autofinancement, qui reste le 1er levier de financement de nos grands investissements.
Notre taux d’autofinancement est de 5 points au-dessus de la moyenne nationale, et il convient de le souligner.
Et le Contrat de Plan Etat-Région 2021-2027, signé il y a deux semaines et dont nous débattrons demain matin, fait la part belle à ces grands investissements, sur l’ensemble des 12 départements qui composent notre région, et non seulement les pôles métropolitains.
Nous sommes le chef de file de l’aménagement du territoire en Auvergne-Rhône-Alpes, et vous le prouvez ici monsieur le Président : nous entendons bien continuer à exercer cette compétence dans tous les territoires, quelle que soit leur densité de population.
Pour 2023, nous devons donc élaborer un budget primitif dans l’incertitude, car les perspectives de croissance demeureront soumises à de forts aléas.
En tout état de cause, l’INSEE prévoyant un scénario central de croissance nulle pour le dernier trimestre 2022, et avec un reflux de l’inflation pour le moins difficile à anticiper, il ne faut pas bâtir nos prévisions budgétaires à partir de prédictions trop optimistes.
D’où l’intérêt de garder ce cap clair : une bonne gestion pour être à la hauteur de la réponse attendue par nos concitoyens quand surviennent de telles crises. Et nous savons faire : pour la 6ème année consécutive, notre épargne brute s’est appréciée en 2021, afin de financer un investissement plus que jamais nécessaire.
Excepté les fonds européens, la part des dépenses d’investissement dans notre budget total est passée de 25% en 2015 à plus de 38% en 2021, bien au-dessus de la moyenne des régions, qui avoisine les 35%.
Nous nous appuyons donc sur ces efforts budgétaires menés depuis 2016, mais aussi sur ceux que nous comptons poursuivre en 2023 pour agir massivement pour nos territoires.
C’est ce qui va notamment nous permettre de mener à bien des projets emblématiques, comme :
– l’émergence d’un centre d’excellence de la gastronomie dans notre région,
– l’aménagement de la deuxième phase du Campus du Numérique,
– la réalisation de grands projets culturels, comme le Musée des Tissus et la Maison du Petit Prince,
– le développement de 1000 kilomètres de véloroutes et de voies vertes,
– les RER Métropolitains et particulièrement le RER à la Lyonnaise sous réserve que l’État soit au rendez-vous de ses responsabilités concernant les infrastructures ferrées et que les Métropoles s’impliquent concrètement dans ces projets
Dans la commission que j’ai l’honneur de présider, nous voyons au concret se déployer les efforts de la Région pour la relocalisation de nos entreprises stratégiques en Auvergne-Rhône-Alpes.
Il en va de notre souveraineté économique, de la sauvegarde de nos emplois et de notre capacité à nous affirmer comme un territoire propice à la création et au développement d’entreprises « fleurons » de l’économie de demain.
Il en va également de la décarbonation de notre économie, car relocaliser, c’est diminuer notre empreinte carbone.
A cet égard, au cours de ce débat d’orientations budgétaires et lors de l’examen du Budget Primitif en décembre, notre groupe UDI, Centristes et Apparentés restera vigilant quant à la place laissée à l’environnement et à la politique de lutte contre le réchauffement climatique dans les différents plans régionaux que nous mettrons en œuvre en 2023.
Et l’organisation du sommet climatique d’envergure internationale « Mont Blanc Climate Solutions » chez mon collègue Eric Fournier à Chamonix devra nous servir de « boîte à idées » à mettre en place au plus vite, car nous le savons tous : Notre maison brûle.
C’est donc confiant dans la poursuite de la bonne gestion de notre collectivité au service des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes que notre groupe UDI, Centristes et Apparentés prend acte de ce rapport.
Je vous remercie.