Débat d’Orientations Budgetaires (DOB) 2018

Intervention de Sylvie GOY CHAVENT

Monsieur le Président, Chers Collègues,

Ce débat d’orientation budgétaire intervient une fois n’est pas coutume dans un cadre d’incertitude majeur pour les collectivités. Les récentes annonces gouvernementales sur les économies à réaliser n’ont pas manquées de nous interroger sur l’avenir des relations financières entre l’Etat et les collectivités. Comme souvent, ces annonces ont été faites au cours de l’été, espérant sans doute des réactions plus mesurées qui se disperseraient dans les vapeurs des congés estivaux. 

Manque de chance, les élus locaux ont bien reçu le message et l’ont parfaitement compris : il va encore falloir faire avec moins. Ce refrain est comme celui d’une mauvaise chanson qui sature les ondes depuis 2011 et paralyse souvent l’investissement local, comme le montrent les derniers chiffres de l’association des Maires de France. Cette politique de désengagement de l’Etat s’est poursuivie, toujours cet été, avec l’annonce brutale de la fin des contrats aidés qui sont bien souvent des outils précieux pour les petites communes entre autre : personnel des cantines scolaires, emplois de vie scolaires pour les élèves en difficulté, accompagnement des publics handicapés et j’en passe. 

Ces annonces nous amènent forcément à nous interroger : quelle sera la nouvelle part d’efforts demandée aux Régions, et a fortiori pour celles qui ont déjà entamé un plan de réduction drastique de leurs dépenses comme c’est le cas ici, en Auvergne Rhône-Alpes? 

On ne peut mettre sur le même pied d’égalité ceux qui ont déjà enclenché une politique de réduction des dépenses volontariste et ceux qui n’ont pas encore réalisé cet effort. Cette méthode de décision brutale et non concertée me rappelle cette phrase d’Horace « les rois eux-mêmes sont sous l’empire de Jupiter qui, d’un froncement de sourcil, ébranle l’univers ». 

Si seulement l’Etat pouvait lui aussi faire les mêmes efforts qu’il demande aux collectivités ! La cour des comptes a pointé du doigt que sur la période 2015-2017, les collectivités avaient réalisé deux fois plus d’économies que l’Etat, il est désormais temps d’équilibrer cela. 

Toujours est-il que dans le nouveau monde que l’on ne cesse de nous promettre, les vieux réflexes ont malheureusement encore bien cour et les collectivités territoriales sont bien parties pour être encore et toujours les variables d’ajustements des politiques de rabot si chères à l’administration fiscale. 

Dans ce contexte d’incertitude, notre budget pour 2018 s’inscrira donc dans la continuité de la philosophie qui est la nôtre depuis notre élection avec un investissement en forte hausse. 

Quelques sujets sur lesquelles notre groupe entend particulièrement vous interpeler dans la perspective du budget pour 2018.

Si les dépenses de fonctionnement ont été réduites drastiquement depuis notre élection, et nous nous en félicitons, nous attirons toutefois votre attention sur la nécessité de sanctuariser et de préserver certains budgets et en particulier celui consacré à l’environnement et à l’énergie. Il s’agit d’un secteur clé qui, par la spécificité des actions à mener, dépasse la logique purement comptable. L’investissement ne peut être stimulé sans un amorçage en fonctionnement pour mener des projets d’envergure au sein de nos territoires. Certaines politiques, je pense à celle de la biodiversité ou à celle du climat / air/ énergie, doivent être soutenues pour répondre à notre rôle de chef de file et aux besoins des territoires. D’autres, comme les parcs naturels régionaux, ont effectué depuis deux ans des efforts importants. Il convient désormais de ne pas les fragiliser davantage et de consolider leur statut de territoires pilotes et exemplaires : nous savons pouvoir compter sur votre vigilance et votre bienveillance pour donner à notre collectivité les moyens d’être un territoire d’innovations au service de la transition énergétique et de la biodiversité.

2018 sera aussi l’année de l’amorçage du plan Marshall pour nos lycées. Nous y reviendrons toute à l’heure en détails mais le plan d’investissement ambitieux que nous nous sommes fixés pour nous lycées devra atteindre son rythme de croisière dès 2018 et ainsi faire mentir ceux qui le trouvent irréaliste. Il est de notre devoir que les lycées de notre région puissent étudier dans les meilleures conditions.

En résumé, nous avons durant les deux années 2016 et 2017 remis de l’ordre dans les finances régionales et éliminer le mauvais cholestérol des comptes. Désormais, nous serons attentifs à ce que les politiques régionales puissent être pleinement opérationnelles et que la déclinaison dans les territoires de nos investissements produisent des résultats concrets au service des Auvergnats et Rhônalpins.  

Je vous remercie.


Assemblée plénière du 29 septembre 2017

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