Marie-Pierre Montoro Sadoux s’est exprimée lors de la dernière Assemblée plénière au nom du groupe au sujet de la décision modificative de l’exercice 2021
Monsieur le président,
La dernière fois que cette assemblée s’est réunie, en décembre, c’était notamment pour voter le budget primitif pour l’année 2021. Calibré pour faire face à la crise, ce budget a également été pensé comme un budget tourné vers l’avenir et la relance économique. Il fait la part belle à la transition environnementale et à l’aménagement du territoire. C’est enfin un budget équilibré, respectant la règle d’or à laquelle nous sommes, au sein du groupe centriste Les Démocrates, très attachés.
Nous sommes heureux de constater que tous ces fondamentaux sont préservés par la présente décision modificative. Celle-ci vient même amplifier la dynamique de relance entamée tout au long de l’année dernière. Elle confirme qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, la relance sera autant économique, sociale qu’écologique.
Disons-le d’emblée, Monsieur le président, les montants dévoilez aujourd’hui montre que la Région a su tirer le meilleur parti à la fois du plan de relance national et de l’enveloppe européenne.
La relance sera source de compétitivité : elle sera économique
La relance sera avant tout économique. Après les aides d’urgence votées en 2020, le soutien à l’économie de proximité et la relocalisation de l’appareil de production aiguillerons désormais la politique régionale.
Transformons cette crise en une opportunité. La relance que nous avons engagée peut être la clé de notre souveraineté économique. Elle peut également être la source de notre indépendance technologique.
Appuyons-nous sur la diversité et la richesse de notre tissu économique pour rebondir et innover. Nous en avons les ressources. Auvergne-Rhône-Alpes est la première région de France par son volume d’emplois industriels. Elle peut s’appuyer sur d’autres piliers solides comme le tertiaire, le BTP, l’agriculture ou le tourisme.
La compétitivité économique est au cœur de l’accord Etat-Région que vous avez, Monsieur le président, signé avec le Premier Ministre le 16 janvier dernier dans notre hémicycle.
Elle fait également l’objet des deux accords ferroviaires conclus avec l’Etat.
Celui pour l’Auvergne devra permettre de donner à ce territoire un nouvel élan, renforcer son attractivité économique en mettant le paquet sur la liaison ferroviaire Clermont-Paris. A terme, Clermont ne sera plus qu’à 3h15 de la capitale. Ça compte.
La compétitivité économique se joue également avec le maintien des lignes de fret. Plusieurs lignes sont aujourd’hui menacées de fermeture. Il convient de les sauver. Il en va de la survie même des entreprises et de la sauvegarde des emplois locaux.
La relance nécessite, enfin, des hommes et femmes qualifiés. C’est tout l’objet de l’« accord-cadre en vue de la mobilisation conjointe pour l’investissement dans les compétences pour favoriser l’accès à l’emploi ». C’est également au cœur du plan « Une jeune, une solution », sur lequel nous reviendrons d’ici quelques heures.
Ces dispositifs constituent une juste réponse aux besoins de l’économie et à la situation des chômeurs ou des jeunes diplômés. Beaucoup d’emplois, parfois très spécialisés, sont vacants dans la Région. Cet accord, espérons-le, permettra de faire rejoindre l’offre et la demande.
- La relance s’adressera à tout le monde : elle sera sociale
Economique, la relance sera également sociale. Elle s’adressera à tous et ne laissera aucun territoire de côté. La relance sera, dans la Région, solidaire. Une solidarité entendue autant entre les générations (notamment les séniors et les jeunes), les territoires (urbains et ruraux), les entreprises (petites et grandes) et entre les Français.
La Région veille depuis le début du mandat à ce que le développement soit équilibré et harmonieux entre les territoires et que l’accès à tous aux services publics soit garanti.
L’accès à la santé doit être renforcé. Le cadre de vie de tous les habitants de la région doit être bonifié. La cohésion sociale passe aussi par le désenclavement des territoires grâce à l’amélioration des infrastructures de transport et l’accélération de la couverture numérique.
Il s’agit ainsi de poursuivre notre effort afin de sauver les petites lignes ferroviaires. Ces lignes dîtes de « desserte fine du territoire » qui se situent notamment en Auvergne. Elles font la vie des auvergnats en leur permettant, chaque jour, de relier leur domicile et leur travail, à l’image de la ligne de Cévennes entre Brioude et Langogne ou de la ligne d’Aubrac entre Neussargues et Saint Chély d’Apcher.
La relance sociale que la Région souhaite impulsée est en partie permise grâce à une première enveloppe de 152 millions d’euros des fonds européens de la politique de cohésion.
La relance accéléra la transition écologique régionale : elle sera verte
La relance doit enfin permettre d’accélérer la transition écologique en Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif est ici, conformément au SRADDET, de mobiliser les ressources budgétaires pour conduire des actions concrètes dans différents domaines : le développement des énergies renouvelables, la progression de l’efficacité énergétique des territoires, l’affirmation de l’économie circulaire.
La relance est verte lorsque l’accord pour relance ferroviaire en Rhône-Alpes vise à remettre le ferroviaire au cœur des mobilités durables. Je pense, ici, à la volonté de la Région de faire du train un transport du quotidien. Cette volonté se manifeste avec le renforcement de la sécurité des voyageurs ou encore la mise en accessibilité des gares.
La relance est verte lorsque près de 40 M€ des fonds du plan européen pourraient être débloquées afin de réhabiliter énergétiquement les lycées et autres bâtiments régionaux. Beaucoup sont en effet vétustes. On dénombre quelques passoires thermiques. Les réhabiliter est nécessaire. C’est à la fois une source d’économie d’énergie, de création d’emploi et d’économie d’argent. Notre groupe souhaiterait, aussi, avoir la confirmation de l’existence de cette enveloppe.
La relance est enfin verte lorsqu’au titre de l’environnement, vous nous proposez d’inscrire 17,8 M€ en autorisation de programme. Il s’agit, en particulier, de poursuivre les actions inscrites dans le cadre du plan adopté en juillet dernier. Bien que nous nous réjouissions de l’annonce de ces crédits, nous serions heureux d’en connaître la ventilation précise.
Nous nous réjouissons également que l’enveloppe patrimoine soit préservée. Elle est importante, car elle porte des projets qui servent à la préservation de l’identité culturelle et architecturelle de nos territoires, participant ainsi au développement local.
Finalement, Monsieur le président, cette décision modificative parfait le budget primitif. Elle le peaufine, le précise, au gré des annonces de l’Etat et de l’Union européenne, et par finir en fixant le budget d’investissement à un niveau sans précédent : plus de 1,6 milliards d’euros en 2021, soit le double des investissements réalisés en 2015.
Le groupe Les Démocrates votera donc POUR ce rapport.