Groupe UDI, Centristes et Apparentés Région Auvergne-Rhône-Alpes
Cette approche s’inspire de la loi Darcos qui a instauré un minimum de 3 € pour les frais de port des livres. Grâce à cette mesure, le trafic en point de vente a augmenté dans les librairies de centre-ville et aussi en ligne pour les librairies indépendantes, prouvant ainsi l’efficacité d’une régulation pour soutenir le commerce de proximité et dynamiser l’économie locale.
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Nos commerçants, nos artisans, nos libraires, nos cafés de quartier, nos entrepreneurs… Ils font battre le cœur de nos villes et de nos villages. Pourtant, ils subissent une pression croissante. Hausse des charges, baisse de fréquentation, flambée des loyers commerciaux, et surtout, une concurrence croissante des plateformes de e-commerce.
Cette réalité est visible partout : dans nos communes rurales, villes et villages, y compris dans les grandes villes souvent perçues comme dynamiques !
Ces derniers mois, la presse nous montré des exemples flagrants de multiplication de pas-de-porte vacants, en particulier dans des villes comme Lyon et Grenoble. Souvent à cause de choix municipaux qui accentuent les fragilités auxquelles font face les entrepreneurs. Des décisions politiques brutales comme des piétonnisations mal concertées, des restrictions d’accès sans alternative de transport ou une fiscalité locale déséquilibrée ont parfois été prises sans réelle concertation avec les commerçants, aggravant leur sentiment d’abandon.
Dans le même temps, les géants du commerce en ligne continuent de croître sans contribuer à la vie locale à la hauteur de leur part de marché. Ils paient souvent une taxe foncière locale réduite, optimisent leurs impôts à l’étranger et échappent à la réglementation européenne grâce à leurs sièges dans des paradis fiscaux.
Alors que ces géants du e-commerce utilisent massivement les infrastructures publiques (routes, hubs logistiques), ils échappent aux dispositifs de solidarité territoriale et de développement du territoire.
Ce déséquilibre est de plus en plus criant. Il pénalise les acteurs de terrain, les entrepreneurs qui créent de l’emploi local, qui accueillent des apprentis, qui soutiennent la vie de quartier. Et à terme, ce sont les habitants eux-mêmes qui en subissent les conséquences : moins de services, moins d’animation, moins de lien social…
De 2017 à 2023, le secteur de e-commerce progresse sans être touché par les crises :
Les mobilités sont au cœur du quotidien des Français. Selon un sondage Harris Interactive pour le ministère chargé des Transports, 88 % des Français utilisent leur voiture au moins une fois par semaine, 34 % les transports en commun, 26 % le vélo, et 75 % pratiquent la marche pour des trajets de plus de 10 minutes au moins deux fois par semaine. (source)
Par ailleurs, le secteur des transports reste le premier contributeur aux émissions de gaz à effet de serre en France, représentant 34 % des émissions totales avec 126,8 millions de tonnes équivalent CO₂ en 2023. Bien que ces émissions aient diminué de 3,4 % par rapport à 2022, elles demeurent supérieures à celles de 2019. (source)
Ces chiffres illustrent l’urgence de repenser notre modèle de mobilité pour répondre aux enjeux environnementaux et aux besoins des citoyens.
La France fait face à des besoins de financement considérables : modernisation du réseau SNCF, développement des SERM, relance du fret, renouvellement des infrastructures routières… D’ici 2030, le besoin cumulé de financement supplémentaire s’élèverait à 100 milliards euros. (source)
Parallèlement, les attentes des citoyens sont claires : désenclaver les zones rurales et périurbaines, soutenir les mobilités du quotidien, offrir des alternatives fiables à la voiture, accélérer la transition écologique.
Face à des marges de manœuvre financières toujours plus restreintes, il devient essentiel de prioriser les investissements, d’arbitrer avec équité et d’activer de nouveaux leviers de financement. Cela exige un engagement politique déterminé, un effort budgétaire ambitieux et une remise à plat des outils existants. Comme l’a souligné François Bayrou, « nous n’avons pas le luxe d’avoir plusieurs années devant nous. Nous devons agir fortement et tout de suite ».
L’idée d’utiliser les futurs renouvellements de concessions autoroutières, à partir de 2031, pour financer les transports va dans le bon sens. Mais elle ne suffira pas à répondre aux besoins immédiats. D’autres solutions doivent être mises en œuvre rapidement : mobilisation de la Caisse des Dépôts, meilleure utilisation de ressources existantes, appui de l’Union européenne… Il est aussi temps d’impliquer davantage les grandes entreprises qui profitent largement des infrastructures de transport sans y contribuer à leur juste part.
Dans cette perspective, le fonctionnement actuel du versement mobilité (VM) montre ses limites. Il repose trop souvent sur des logiques anciennes qui ne tiennent pas compte de la réalité des territoires comme l’évolution du tissu économique ou la localisation réelle des emplois. Le VM est un dispositif injuste qui pénalise les commerces et artisans des zones rurales et périphériques, tandis que les grandes plateformes du e-commerce, grands pourvoyeurs de flux et de pollution, échappent en grande partie à cette contribution.
Il faut donc ouvrir un vrai débat sur la participation des géants du numérique et de la vente en ligne (Amazon, Shein, Temu…). D’autant que ces entreprises spécialisées dans le e-commerce ne connaissent pas la crise, leur chiffre d’affaires a bondi de + 98,63 % entre 2017 et 2024 selon la FEVAD et le nombre de colis expédiés a explosé : + 60 % entre 2017 et 2024 d’après l’ARCEP (1,7 milliard de livraisons en 2024, soit presque 6 millions par jour !).
Une contribution ciblée permettrait non seulement de financer des solutions de transport utiles à tous, mais aussi de rétablir une forme d’équité entre les commerces de proximité, qui animent nos villes et nos villages, et les grands groupes qui délocalisent les emplois et les coûts.
À titre de comparaison, en 2023, le chiffre d’affaires d’Amazon France est équivalent aux investissements de l’ensemble des régions françaises (transports, développement économique, lycée, enseignement supérieur, recherche, sécurité, patrimoine, culture, sports…).
Lancée le 5 mai 2025 à Marseille par le Premier ministre François Bayrou, la conférence nationale « Ambition France Transports » marque une étape cruciale dans la refondation du modèle de financement des infrastructures de transport en France. Présidée par Dominique Bussereau, ancien ministre en charge des transports, cette initiative vise à proposer un modèle « soutenable, crédible et durable » pour répondre aux défis actuels et futurs des mobilités.
Organisée par le ministère chargé des Transports, la conférence rassemble élus, experts, organisations professionnelles et représentants de la société civile autour de quatre ateliers thématiques :
Les travaux s’étendront jusqu’à fin juillet, avec pour objectif de formuler des propositions concrètes pour l’avenir des mobilités.
La conférence ouverte à Marseille doit être une étape fondatrice d’un nouveau pacte de mobilité, socialement juste, écologiquement cohérent et territorialement équilibré. Car une politique de mobilité juste, ambitieuse et durable ne se décrète pas : elle se construit avec et pour les territoires.