Groupe UDI, Centristes et Apparentés Région Auvergne-Rhône-Alpes

Le 1er octobre, Shein a annoncé l’ouverture prochaine de ses premiers magasins physiques pérennes en France. Une nouvelle étape pour ce géant de l’ultra-fast-fashion, déjà pointé du doigt pour son modèle économique ultra-agressif, sa pression sur les prix, et son impact environnemental et sociétal catastrophique.

Mais c’est aussi le symptôme d’un affaiblissement de notre capacité à réguler le commerce, à protéger nos équilibres territoriaux et à défendre nos propres acteurs économiques.

Quand la marque Pimkie scelle une alliance avec Shein, au moment même où les commerces de proximité luttent pour survivre, il y a de quoi s’interroger.
Surtout lorsque l’on voit les chiffres de l’évolution du secteur : selon l’Alliance du commerce, le commerce de la mode en France a perdu 14 000 établissements et près de 47 000 emplois entre 2013 et 2024. [source : La dépêche et Le Monde]

Pendant ce temps, les géants du e-commerce prospèrent, sans contribuer équitablement aux infrastructures ni à la fiscalité locale.

Oui, l’inflation pèse. Mais il y a d’autres réponses que la surconsommation jetable.

Nous avons pleinement conscience des difficultés économiques que traversent de nombreux foyers. L’inflation, la précarité, le pouvoir d’achat… tout cela pèse lourdement dans les choix de consommation.

Mais céder aux sirènes de l’ultra-fast fashion ne peut pas être une réponse durable. Ce modèle ne respecte ni les travailleurs, ni la planète, ni nos territoires où il détruit de l’emploi.

👉 Ce dont nous avons besoin, c’est d’un nouveau modèle de consommation, plus juste, plus sobre, plus local, qui permette à chacun d’acheter des produits accessibles sans sacrifier l’environnement ni la qualité ni l’éthique.

Cela suppose d’investir dans la relocalisation, de soutenir les filières responsables, et de réguler les abus des plateformes géantes. C’est une question de justice sociale autant qu’économique.

Nos collectivités agissent et doivent être soutenues

Partout en France, et notamment dans notre région, les communes investissent pour revitaliser les centres-villes, recréer du lien social et soutenir le commerce local.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes accompagne activement ces dynamiques via ses aides aux cœurs de ville, au commerce de proximité et à l’artisanat.

Mais que pèsent ces efforts face à un modèle économique mondialisé, ultra-financé, hors-sol et dopé aux algorithmes ?

👉 L’installation durable d’un symbole de la surconsommation comme Shein peut avoir des conséquences sociales et environnementales majeures.

Le savoir-faire français, une richesse nationale à défendre

Partout en France, nos régions portent des filières industrielles et artisanales d’excellence.
De la confection textile aux métiers du cuir, de la céramique à la mécanique de précision, nous avons les compétences, les outils et les talents pour produire localement, dans le respect des normes environnementales, sociales et sanitaires.

Ce tissu productif est une force : il garantit des emplois durables, une traçabilité des produits, et une économie circulaire plus vertueuse.

Face aux modèles low-cost mondialisés, le made in France est une réponse concrète, à la fois économique, écologique et citoyenne. Encore faut-il lui donner les moyens de résister.

Auvergne-Rhône-Alpes, un territoire d’innovation, de production et de savoir-faire

Notre région Auvergne-Rhône-Alpes incarne à elle seule la richesse et la diversité des savoir-faire français. Première région industrielle de France, elle conjugue traditions ancestrales (coutellerie, soierie, bois, cuir) et filières d’avenir (mobilité décarbonée, textile technique, économie circulaire).

Des vallées alpines aux zones urbaines dynamiques, notre territoire investit massivement dans la relocalisation, la transition écologique et le soutien aux entreprises.

Nous avons ici les femmes, les hommes et les outils pour produire autrement, durablement, localement.
Il est donc légitime de défendre notre tissu économique face à des modèles qui ne respectent ni les règles sociales, ni l’environnement, ni l’équité territoriale.

Nous voulons un commerce plus juste, plus local et plus durable

Ce que nous défendons, c’est un modèle de commerce équilibré, au service de nos territoires, de l’environnement et du lien social.

Face aux géants du e-commerce, qui captent une part croissante des ventes sans contribuer équitablement à l’effort collectifil est urgent d’instaurer une contribution spécifique des grandes plateformes.

Le e-commerce doit participer au financement de nos infrastructures :
Les livraisons à domicile saturent nos centres-villes, génèrent du trafic, de la pollution et de la consommation foncière.
Il est incohérent que les collectivités locales — qui financent la voirie, les mobilités, les centres logistiques — assument seules ces externalités, alors que les plateformes en tirent profit sans contrepartie fiscale équitable.

👉 C’est le sens de la proposition portée par notre groupe dans le cadre de la Conférence Ambition France Transports : une contribution des géants du e-commerce assise sur le chiffre d’affaires, avec un produit affecté aux mobilités du quotidien. Une proposition reprise dans le rapport final : c’est une avancée importante. [En savoir plus sur notre proposition]

En parallèle, nous appelons à un soutien renforcé au commerce de proximité, qui reste un pilier de la vie sociale locale : il emploie, il paie des loyers, des impôts locaux, il anime nos centres-villes et assure un lien humain que le numérique ne remplacera jamais. Ce commerce de proximité est souvent le premier affecté par les distorsions de concurrence, il mérite d’être protégé et accompagné.

Enfin, nous croyons à une consommation plus responsable, tournée vers les circuits courts, les produits durables, le respect des saisons et la juste rémunération des producteurs.
Cela passe aussi par une prise de conscience des consommateurs et des politiques publiques qui favorisent l’achat local.

👉 Agir pour un commerce plus juste, c’est protéger nos entreprises, nos emplois, nos savoir-faire et notre environnement. La modernité ne doit plus passer pas par la surconsommation jetable, mais par l’innovation, l’ancrage territorial et la responsabilité collective

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *