Le groupe UDI, Centristes et Apparentés de la Région Auvergne-Rhône-Alpes réagit à propos de l’accord signé hier entre l’Union européenne et les États-Unis. Un accord qui, s’il est validé en l’état d’ici le 1er août par les 27 pays de l’UE, risque de créer un déséquilibre préoccupant. La taxe unilatérale américaine de 15 % sur de nombreux biens exportés représente une menace réelle pour la compétitivité des entreprises françaises et créera une concurrence inacceptable.
En Auvergne‑Rhône‑Alpes, 2ᵉ région exportatrice française, réalise près de 12,1 % des exportations nationales, pour un volume proche de 71 Md€ (Chiffres 2024) et le marché américain représente environ 7,8 % des exportations régionales, soit la 4ᵉdestination derrière l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Notre tissu industriel est directement exposé ! La Région accompagne activement les entreprises à l’export, à travers ses dispositifs économiques, ses agences et ses partenariats internationaux, c’est pourquoi nous ne pouvons pas rester indifférents à une décision qui mettrait à mal les efforts consentis par nos industriels, nos territoires et nos politiques régionales de soutien à l’internationalisation.
De plus, alors que la réindustialisation est une priorité européenne, cet accord impose d’investir 600Md$ supplémentaire dans l’outil industriel sur le territoire américain. De fait, cela risque d’aboutir à la désindustrialisation du continent européen sur des filières d’avenir.
Nous appelons donc à ce que l’État français porte avec force et conviction auprès de l’Union européenne la nécessité d’un accord plus équitable en protégeant l’activité de nos industriels, l’emploi local et la compétitivité de nos savoir-faire. La défense de nos intérêts ne doit pas être sacrifiée au nom d’un libre-échange déséquilibré.
Mieux réguler le commerce mondial, c’est aussi mieux encadrer les géants du e-commerce
Dans le même esprit, nous renouvelons notre appel à une contribution spécifique des grandes plateformes de e-commerce, qui dominent les flux logistiques et saturent nos infrastructures sans y contribuer équitablement. Ce sont souvent les commerces de proximité qui subissent les conséquences de cette concurrence déloyale : eux paient loyers, impôts locaux, emploient sur place et participent à la vie de nos quartiers.
Faire contribuer les géants du commerce en ligne, c’est à la fois :
- Financer les mobilités du quotidien comme le confirme le rapport final « Ambition France Transports »
- Encourager les circuits courts et les achats locaux
- Et rétablir une forme d’équité fiscale face à des groupes internationaux parfois peu transparents.
En matière de commerce comme d’industrie, nous appelons à un modèle plus équilibré, plus durable et plus respectueux de nos territoires.
La compétitivité ne doit pas être synonyme de renoncement. La France a les moyens d’agir pour protéger ses entreprises, soutenir son commerce local et promouvoir un commerce international plus juste.
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