Intervention d’Emmanuel Mandon
Monsieur le Président, Chers collègues,
A l’occasion des 4e Assises de la Coopération décentralisée franco-arménienne qui se sont tenues à Lyon les 29 et 30 juin 2022, vous avez entendu l’appel lancé par les autorités arméniennes à soutenir la région du Syunic, cette magnifique région montagneuse du Sud de l’Arménie, à proximité de l’Iran, où des besoins de développement se font sentir.
Je vous remercie M. le Président d’avoir saisi cette opportunité et d’avoir fait le choix de répondre à l’appel des autorités Arméniennes et des organisations qui œuvrent de longue date en faveur des populations locales démunies, et bien sûr dans le cadre d’une stratégie de développement qui a été présentée récemment.
Il est vrai que notre région Auvergne-Rhône-Alpes a, dans la continuité des actions initiées par nos prédécesseurs en Rhône-Alpes, maintenu un haut niveau de coopération et d’échange avec l’Arménie. Que tous les acteurs impliqués dans ces actions de coopérations décentralisées soient également vivement remerciés.
Tout cela a été possible également, grâce à l’excellente collaboration entre notre collectivité et notre ambassade de France à Erevan. Le travail effectué a permis d’identifier des besoins concrets, je crois utile de les rappeler :
– Assurer la protection des civils grâce à une action conjointe avec les organisations spécialisées comme la Croix rouge, les ministères compétents et en coordination avec les programmes de prévention des Nations Unies.
– Apporter une aide concrète dans le secteur de la santé (fourniture du matériel de premier secours, financement de formations aux premiers secours, renforcement d’équipes médicales mobiles et appui aux programmes de soutien psychologique, etc.).
– Contribuer à la reconstruction et au développement, notamment de la région du Syunik qui est très fortement impactée : par l’amélioration de l’accès aux soins de santé et à l’eau, le développement agricole et de l’élevage, l’accès à la formation professionnelle, le développement du tourisme (on doit citer un écotourisme et un tourisme de montagne en plein essor avant la guerre), la prise en compte bien entendu des enjeux environnementaux avec l’appui d’experts (dépollution de sites notamment liés à l’exploitation minière).
Bien évidemment, en présentant ce rapport ce matin, en ouverture de nos travaux en assemblée plénière, M. le Président vous avez fait le choix de mettre à l’honneur une nouvelle fois l’Amitié Franco-Arménienne et nous nous en réjouissons. Nous savons votre profond attachement à l’Arménie et nous sommes nous-mêmes très attentifs et sensibles à l’évolution du conflit armé dans le Sud Caucase et plus largement nous ne pouvons pas nous détacher du contexte géopolitique dramatique du moment.
Vous me permettrez de revenir sur les derniers événements des 13 et 14 septembre, nous les avons tous en tête, au cours desquels l’Arménie a subi une série d’attaques meurtrières de grande ampleur, cela de la part de l’Azerbaïdjan. Des villes et les populations civiles ont été bombardées, ce qui constitue un tournant dans une guerre qui avait été circonscrite jusqu’à présent au territoire contesté du Haut-Karabagh, personnellement je parle de l’Artsakh.
Il s’agit ici de rappeler la part des responsabilités de ceux qui s’en prennent aux civils et à la paix.
Que les choses soient clairement dites : l’Arménie est la victime d’une agression, au mépris total de toutes les règles du droit international et des accords passés. L’Azerbaïdjan refusant toutes les médiations et tentatives de paix, soutenue en cela par la Turquie agit pour déstabiliser l’Arménie et développer un expansionnisme inacceptable et qui va au-delà de la seule conquête géographique, puisqu’il s’agit de détruire et d’effacer toute trace de la présence Arménienne.
Rappelons les combats terriblement meurtriers, d’il y a deux ans, en octobre 2020. Les rapports des observateurs en attestent. Et j’insisterais ici sur le sort des personnes déplacées, plusieurs milliers de réfugiés dans cette région qui ont dû quitter les territoires occupés par l’Azerbaïdjan en Artsakh, en particulier les enfants, ce qui justifie notre intervention.
La population arménienne souffre aujourd’hui d’une situation géopolitique très difficile.
Par sa mobilisation et ses aides concrètes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui entretient depuis longtemps des relations culturelles, économiques et éducatives très fortes avec l’Arménie, réaffirme aujourd’hui son indéfectible soutien à nos amis Arméniens.
Notre groupe UDI-Centristes et Apparentés affirme à son tour, ce matin, son soutien entier et sans réserve à l’Arménie et à sa population, à ce peuple ami, une nouvelle fois meurtri dans sa chair. Nous avons l’espoir que les initiatives prises par la France et le monde libre permettront de faire cesser les hostilités au plus vite, tracer des perspectives, donner un cadre de paix durable à cette région du monde, pour enfin apporter la sécurité à tous ses habitants.
Vous l’aurez compris, nous approuvons, bien évidemment, ce plan de soutien cette délibération.
Je vous remercie.
Rapport 2022-10/14-11-7061 : Mobilisation de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour l’Arménie
Commission : Relations internationales