Intervention Karine LUCAS
Monsieur le Président, Chers collègues,
Pour la Lyonnaise que je suis, évoquer le Beaujolais un troisième jeudi de novembre a forcément une saveur particulière, et je suis sûre que certains d’entre nous sauront, sitôt notre séance terminée, comment reconnaître les arômes qui, chaque année, nourrissent les débats des amateurs du Beaujolais nouveau.
Malheureusement, l’élaboration de ce millésime 2016 aura été émaillée par les aléas climatiques. Pas moins de trois épisodes de grêle en juin, juillet et septembre ont mis à mal la récolte sur l’ensemble de l’appellation. Il faut, selon les experts, remonter à 1966 pour retrouver la trace d’intempéries aussi dévastatrices.
Le Beaujolais sort également d’une période difficile avec des problèmes de gouvernance de l’interprofessionnelle qui ont freiné les initiatives pendant de nombreux mois.
L’élaboration de ce plan, en concertation avec l’ensemble des acteurs, prouve que l’unité est revenue et nous devons nous en féliciter.
Ce plan dont nous débattons aujourd’hui constitue une réponse adaptée à la crise que connait le vignoble.
Ce plan est constitué de 2 volets
D’une part, un volet d’investissement. Gageons que cette aide puisse permettre entre autre aux viticulteurs de se doter de filets anti-grêles pour palier à ces aléas climatiques dévastateurs.
C’est la condition même de la réussite du second volet du plan, qui lui sera davantage axé sur l’aide au développement et la relance de la compétitivité.
Car oui, le vignoble du Beaujolais a besoin d’un coup de pouce pour mettre davantage en valeur ses vins de qualité. 10 crus et une appellation village de grande qualité ne doivent pas souffrir d’une réputation usurpée.
Ce plan en faveur du vignoble beaujolais est loin d’être anodin. S’il veut être couronné de succès comme nous l’espérons tous, un suivi précis des actions engagées devra être réalisé pour que cette aide ne soit pas une rustine supplémentaire mais bien l’amorçage d’une amélioration concrète et visible. L’engagement des autres collectivités est un signe fort qui montre bien la mobilisation de tout le territoire autour de cette cause.
Ce plan pour le Beaujolais doit être le levier d’une intervention régionale plus large en faveur de la viticulture et remplacer le contrat d’objectifs filière viticole. Nous avons la chance d’avoir sur le territoire régional des vins divers, de la Savoie à la Vallée du Rhône, du Beaujolais aux vins d’Auvergne. Faisons de cette diversité un atout dans la valorisation de ce patrimoine.
En conclusion, nous souhaitons que ce plan ambitieux puisse permettre à ce terroir emblématique du patrimoine régional de mieux faire face aux aléas, qu’il retrouve sa juste notoriété et que son image soit celle qu’elle a ce soir à travers le monde: celle de la convivialité, de la gastronomie et du savoir-faire de nos viticulteurs.
Je vous remercie.
Assemblée plénière du jeudi 17 novembre 2016