Intervention de Louis Giscard d’Estaing sur le Plan Ambition Cheval de la Région Auvergne-Rhône-Alpes lors de l’assemblée plénière de mars 2019. Un plan important pour le développement de la filière équine dans notre région.
Intervention de Louis Giscard d’Estaing
Monsieur le président, Mes chers collègues,
Ce plan ambition cheval accompagne une filière qui fait la fierté de notre Région et qui mérite d’être soutenue à bien des égards. En effet, la Région Auvergne-Rhône-Alpes est la 2ème région équine de France puisqu’elle génère près d’1,2 milliards d’euros par an et est génératrice de 14 000 emplois. On recense environ 76 000 chevaux sur l’ensemble de notre territoire. Plus de 80 000 licenciés pratiquent l’équitation, sans compter le nombre de personnes qui s’essaient occasionnellement à une équitation de loisirs. Aujourd’hui, les défis auxquels doit faire face la filière équine dans notre Région sont nombreux. L’élevage est en voie de mutation et il est indispensable de mieux l’adapter aux réels besoins des acheteurs. L’activité équestre doit se rendre accessible à tous les publics, et notamment ceux en situation de handicap ou de parcours de vie difficile. Par ailleurs, le plan doit permettre d’accroitre l’attractivité de nos hippodromes, mais aussi le développement du tourisme équestre, formidable vecteur de tourisme vert et durable.
Il faut rappeler qu’aujourd’hui, cette filière regroupe plusieurs activités très distinctes, qui participent à son développement et son attractivité, mais il faut reconnaitre que le morcèlement de ces financements empêchait une bonne lisibilité de ce qu’ils pouvaient apporter à l’ensemble des acteurs de la filière.
Le plan ambition cheval proposé aujourd’hui va dans ce sens. Il conserve la transversalité des financements, ce qui est nécessaire pour continuer à soutenir la filière dans son intégralité, tout en les rendant plus claires en distinguant ce qui relève chaque activité liée au cheval.
Tout d’abord, le volet élevage de ce plan d’aide est primordial tant notre Région est reconnue pour ce savoir-faire. En effet, il y a plus de 4 400 élevages sur notre territoire et nous sommes la première Région en termes de chevaux de trait élevés principalement pour la viande. Son marché étant en déclin avec une baisse de la consommation sur le sol national, et il n’est pas exclu que dans les années qui viennent cette consommation aura quasiment disparue, il s’agit aujourd’hui de travailler à la reconversion de ces éleveurs afin qu’ils puissent diversifier leurs activités sur des secteurs plus prometteurs, qu’ils soient liés à l’élevage équin ou à d’autres productions agricoles. La demande de chevaux de sports, de courses, de dressage ou tout simplement de loisirs est considérable en France et à l’étranger et la visibilité de nos éleveurs est essentielle. La demande de pension équine est également forte et les agriculteurs pourraient ainsi compléter leurs revenus.
Je tiens aussi à souligner deux choses qui me tiennent à cœur concernant ce plan. D’abord, son importance pour l’attractivité de notre territoire puisqu’il permettra d’accompagner avec vigueur le développement des loisirs et du tourisme autour du cheval. En effet, les circuits de randonnées sont nombreux mais mériteraient d’être encore mieux entretenus, mieux maillés en gites équestres, mieux coordonner avec notre patrimoine local. Les cavaliers sont des touristes qui souhaitent prendre le temps d’apprécier nos paysages, de se restaurer avec des produits locaux ou de pouvoir se reposer sereinement avec leurs chevaux le temps d’une pause.
Puis, en ce qui concerne les centres équestres, je tiens à réaffirmer la nécessité de les rendre accessible à tous, notamment en personne en situation de handicap, mais aussi à toutes celles et ceux qui ont des accidents de la vie. On sait combien l’équithérapie est efficace aussi dans le traitement de certaines pathologies, sur le bien-être de certains handicapés mais aussi dans la reprise de confiance en soi, le rétablissement d’un équilibre personnel. Je me réjouis en ce sens du bonus qui est proposé pour les centres affiliés à une fédération handisport ou de sport adapté.
Là encore, nous remplissions un double objectif qui est au cœur de notre engagement régional : mettre en place des politiques en faveur d’un développement économique et touristique durable qui incluent tous les publics.
L’attention portée aux hippodromes est également bénéfique car, outre le rayonnement régional qu’elle peut apporter, elle sera nécessaire à une meilleure gestion de ses équipements et de ses utilisateurs.
Ce plan ambition cheval porte donc bien son nom. Ambitieux et construit autour d’axes de travail très concrets, il sera très favorablement accueilli par la profession et contribuera à son échelle à rendre notre Région plus attractive. Je le rappelle, c’est au total près de 7,4 millions d’euros dont la très grande majorité en investissements, qui est proposé dans ce rapport. Pour toutes ces raisons, je voterai, avec mes collègues Les Démocrates, pour celui-ci.
Je vous remercie.
Assemblée plénière du 28 et 29 mars 2019