Intervention de Louis Giscard d’Estaing
Merci Monsieur le Président, Chers collègues,
Encore une fois, les territoires de notre Région sont victimes des aléas climatiques. Les départements de l’Allier et du Puy-de-Dôme ont été les plus gravement touchés. C’est une véritable catastrophe, premièrement pour nos agriculteurs qui ont subi des dommages considérables. Le fléau de la grêle a laissé derrière lui des vignes ravagées, des cultures de céréales détruites et des infrastructures gravement endommagées.
Suite à cet évènement tragique, notre Région doit demeurer plus que jamais aux côtés de ses agriculteurs qui parlent déjà de plus de 38 millions d’euros de dégâts. La création de ce fonds permet de répondre aux besoins des agriculteurs de manière rapide, et pérenne.
Mais le secteur agricole n’est pas le seul touché. Un grand nombre d’entreprises et de communes rurales de notre Région ont subi des dégâts importants, que leur capacité financière ne permet pas de réparer.
Des établissements scolaires et des maisons de retraites ont été contraints de fermer leurs portes, des bâtiments relevant du patrimoine de la Région ont vu leurs toitures partiellement ou totalement endommagées. Dans l’Allier, plus de 150 entreprises ont été impactées par ces orages de grêle, et je sais que mon collègue bourbonnais Yannick Lucot en a rencontré certaines.
Je veux saluer la volonté de l’exécutif d’élargir ce dispositif, en prenant en compte les nouvelles zones sinistrées le 21 juin dernier, dans le nord et l’est de l’Allier, et dans le secteur Nord-Loire.
Les conséquences de ces épisodes sont lourdes pour nos professionnels, dont certains sont encore à l’arrêt, ce qui impacte considérablement notre économie. Avec ce rapport, nous réaffirmons notre soutien en proposant des mesures d’urgence et des mesures à long terme, visant à structurer notre engagement sur la durée. Dans ce rapport, l’aide d’urgence aux communes sinistrées venant compléter le “Contrat Région Investissement” élaboré en mars dernier, témoigne de l’importance que nous accordons aux territoires ruraux.
Dans le périmètre de Vichy dans l’Allier, des équipements sportifs ont subi des dommages très importants. Ces infrastructures, indispensables à la formation d’athlètes de haut niveau, mais aussi à la pratique sportive des élèves, doivent être réparés au plus vite. Ce rapport engage une rénovation de qualité qui bénéficiera à tous les sportifs du secteur de Vichy, professionnels, ou en devenir.
Ensuite, afin que l’intervention régionale soit optimale, il est nécessaire que les zones les plus touchées bénéficient de la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. S’il a été reconnu pour la région de Vichy et des Combrailles dans le Puy-de-Dôme, le nord du Rhône, les communes proches du lac d’Annecy, ou de Montmélian n’en ont pas bénéficié. Elles ont pourtant été durement impactées.
Cet évènement nous rappelle l’urgence d’agir face au dérèglement climatique. Après un mois de mai classé comme le plus chaud et sec jamais enregistré, un violent orage de grêle, et une canicule précoce, les aléas climatiques se répètent et s’amplifient. Les experts du GIEC prédisent une hausse de 40% des orages de grêle d’ici 2050 et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes et imprévisibles.
Le fonds d’urgence agricole est un moyen d’intervenir immédiatement, dans un futur qui connaîtra un nombre croissant de catastrophes naturelles.
L’impact négatif du réchauffement climatique sur notre économie est certain, et il le sera davantage avec le temps. Le secteur agricole est en première ligne, étant très sensible aux aléas climatiques. Le rendement des céréales a notamment remarqué une baisse de 10 à 15% cette année.
Entre 2015 et 2020, le coût de la chaleur sur l’économie française s’élève entre 22 et 37 milliards d’euros, et d’ici 2060, le changement climatique entraînerait une perte estimée entre 1 et 3% du PIB français. Il est donc nécessaire d’agir sur le long terme pour protéger la vulnérabilité de nos territoires et de notre économie face au dérèglement climatique.
Préparé en urgence, ce plan vient répondre aux besoins des agriculteurs, des communes et des entreprises sinistrées à court et long terme.
C’est pourquoi notre groupe votera en faveur de ce rapport.
Je vous remercie.
Louis Giscard d’Estaing