Intervention de Jean-Louis Guyader
Monsieur le Président, Chers collègues,
Cette délibération nous propose d’agir pour la culture et le patrimoine pour tous et surtout sur tout le territoire.
Notre région a pris des engagements très forts concernant la diversité culturelle. Elle défend une culture populaire, accessible à tous et surtout partout !
La crise du COVID en 2020 a eu un impact désastreux sur le monde de la culture. Les lieux de diffusion ou de visite ont dû faire face une baisse significative de fréquentation, le spectacle vivant a eu du mal à préserver l’emploi dans ce secteur, surtout pour les nouvelles créations qui peinent à trouver du public.
Certains secteurs ont capté de nouveaux publics au détriment des salles de cinéma, je pense notamment au jeu-vidéo, à la vente de livres en librairie. Toutefois, nous ne savons pas si cette situation sera pérenne. Si le cinéma souffre beaucoup depuis la crise d’autres secteurs
En avril dernier, notre exécutif a fait le choix de ré-organiser la culture sur l’ensemble du territoire. En tant qu’élu rural de l’Ain, je peux vous l’assurer : la culture, ça compte, et pas seulement dans les métropoles !
Certes le monde culturel a été bousculé, mais contrairement aux départements, aux communes, la région doit gérer 12 départements et 4 métropoles. Alors, bien sûr les choix politiques faits ne sont pas satisfaisants pour tout le monde, mais comme Sophie ROTKOPF, notre vice-Présidente à la culture l’a dit en avril dernier, nous devons faire un rééquilibrage territorial. Les métropoles aspirant à elles seules plus de 56% de l’ensemble du budget régional de la culture.
Je tiens également à rappeler que le budget culture n’a pas subi de baisse. Il est sanctuarisé à hauteur de 62 M€.
Mais attention, nous ne remettons aucunement en cause les grosses structures comme l’Opéra de Lyon. Mais nous devons faire un geste de solidarité envers tous les territoires !
Le choix fait par la Région est un choix de rééquilibrage territorial en faveur des territoires ruraux qui ont subi la crise de plein fouet. C’est la reconquête des nouveaux publics. Comme vous l’avez indiqué en commission jeudi dernier la nouvelle politique c’est « d’aller vers plutôt que faire venir ». Et pour cela il faut des moyens.
Il faut créer des passerelles entre le spectacle vivant et les lieux patrimoniaux. C’est ainsi que nous arriverons à faire de la culture sur des territoires et des publics éloignés.
Donc, je tiens à rappeler que la région continue de soutenir des projets forts comme le musée des Tissus à Lyon, la rénovation de la Halle aux Blés à Clermont Ferrand ou encore le grand projet que nous portons la Maison du Petit Prince dans le château d’enfance d’Antoine de Saint Exupéry.
Je voudrais également parler du patrimoine régional qui fait partie de ce plan. Notre conseillère déléguée au Patrimoine Catherine Pacoret s’est particulièrement investie sous le précédent mandat et continue à le faire encore aujourd’hui. Ce plan a mobilisé jusqu’à plus de 100 M€ d’investissement sur l’ensemble de nos politiques patrimoniales. Des dispositifs inédits en France ont permis de soutenir des projets de restauration du patrimoine des petites communes, nous avons également soutenu la restauration d’orgues et carillons et ouvert le champ patrimonial aux nouvelles médiations numériques à travers un plan patrimoine et numérique inédit repris par l’Etat. Nous sommes la seule région de France à avoir fait ce choix.
Concernant justement le patrimoine des petites communes, le Sénat dans son rapport sur l’état du patrimoine religieux en juillet 2022 a fait part d’un certain nombre d’inquiétudes. D’ici 2030, entre 2500 et 5000 églises sont menacées d’être abandonnées, vendues ou détruites.
Les sénateurs expliquent que face à l’absence de grande politique nationale de valorisation du patrimoine religieux, ils ont pu apercevoir une décentralisation de cette compétence. Ils soulignent particulièrement l’action menée par notre région concernant notre patrimoine religieux et nous nous en félicitions.
Alors oui, le choix fait par notre région ne peut pas plaire à tout le monde. C’est un choix politique que nous assumons !
Vous l’aurez compris, Monsieur le Président, nous voterons bien sûr pour ce rapport.
Je vous remercie.