Rapport de la Chambre régionale des comptes sur gestion de la Villa Gillet

Intervention de Romain Champel

Monsieur le Président, Chers collègues,

Le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de la Villa Gillet que nous examinons aujourd’hui est d’une sévérité implacable qui laisse à penser que l’existence même de cette structure est aujourd’hui menacée après 28 ans d’existence. 

Cette sévérité est bien entendu source d’inquiétude :

  • Comment admettre de tels dysfonctionnements dans la gestion d’une structure financée à quatre-vingt dix pour cent par l’argent public ?
  • Comment cautionner la reconduction systématique de la subvention de six cent mille euros annuels de notre collectivité sans comptes précis fournis par l’association et des objectifs bien flous ?

En lisant la partie du rapport qui évoque sans détour les frais de taxi exorbitants (qui au passage rivaliseraient presque avec ceux de l’ancienne majorité au Conseil régional), les salaires démesurés, les carences dans la gouvernance, le goût pour l’international et j’en passe, j’avais presque l’impression que ce rapport était calquée sur la gestion socialiste que nous avons connue depuis plusieurs année dans cette assemblée. On a finalement l’impression d’une association qui fonctionne entre copains, sans contrôle des collectivités qui ont pourtant, par leur financement massif, droit de vie et de mort sur cette structure.

Aussi, le groupe UDI vous proposera à l’avenir, Monsieur le Président, de cautionner la reconduction d’une subvention à l’association Villa Gillet à deux préalables. 

  • Le premier est un changement radical dans la gouvernance. Il est impératif de mettre fin à ce que l’on pourrait appeler un « Waltergate ». Nous n’accepterons pas de participer, par une subvention de notre collectivité, à l’augmentation de 55% du salaire du directeur de la Villa Gillet sans contrôle du Conseil d’administration. Nous n’accepterons pas non plus que la subvention régionale vienne alimenter les treize mille euros de frais de bouche du directeur. Nous attendrons de la nouvelle gouvernance qu’elle s’implique fortement sur le rayonnement régional de la structure aujourd’hui trop centrée sur l’agglomération lyonnaise. Enfin, nous pourrions solliciter la mise en place d’un conseil d’administration impliqué et doté de vrais pouvoirs de gestion, de décision et bien entendu de contrôle.
  • Le second préalable à la reconduction de la subvention concerne la programmation. Il y a une nécessité de repenser cette programmation pour qu’elle bénéficie au plus grand nombre. L’exemple des assises internationales du roman est assez significatif. 660 000 euros de subventions pour treize mille visiteurs, cela fait beaucoup. Nombre de petites associations culturelles n’ont pas ces budgets et contribuent tout autant à la diversité culturelle sur nos territoires. Ouvrons les portes de la Villa Gillet aux jeunes publics, collégiens, lycées pour populariser la culture trop souvent réservée à quelques initiés.

Lors du Conseil municipal de Lyon qui s’est tenu ce lundi, la majorité municipale s’est contentée de reconnaître quelques légèretés dans la gestion. Nous regrettons ce manque de courage et cette absence de dénonciation ferme de cette gestion calamiteuse. Vous pourrez compter sur nous pour accompagner une nouvelle gouvernance de l’établissement et de faire de la Villa Gillet un équipement culturel qui fasse la fierté de notre région.


Assemblée plénière du 17 mars 2016

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