Simplification et rapidité : soutenir les agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes

Le monde agricole français est en proie à une crise profonde et multidimensionnelle. Baisse des prix, augmentation des charges, changement climatique, pression psychologique… Les défis auxquels font face les agriculteurs sont nombreux et les conséquences de la crise se font sentir de manière accrue.

Alors que la souveraineté alimentaire et la préservation de notre modèle agricole sont en jeu, il est crucial de trouver des solutions ambitieuses et concertées pour soutenir les agriculteurs afin de garantir un avenir viable à ce secteur essentiel.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes joue un rôle majeur sur l’accompagnement au changement. Et il est important qu’elle continue à soutenir les projets d’expérimentation et d’innovation, pour aider les agriculteurs à s’adapter aux défis du 21e siècle.

Un aspect crucial de ce rapport voté aujourd’hui est la proposition d’une avance de trésorerie sur les investissements sur 30% la part du financement FEADER, qui sera une véritable bouffée d’oxygène pour la trésorerie de nos exploitations agricoles. Cela peut représenter de 10 à 12 millions d’euros par an pour une trésorerie plus rapide.

Claude Aurias est intervenu lors du conseil Région du 21 mars pour saluer cette avance sur le paiement qui revêt d’une réelle urgence vitale. Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser nos agriculteurs en attente de financements de l’ASP pour leurs investissements, surtout lorsque certains ont déjà subi des retards de plus d’un an.

Intervention de Claude Aurias

Monsieur le Président,

Chers collègues,

L’agriculture, bien plus qu’une simple activité économique, est le socle de notre identité régionale, de notre patrimoine et de notre culture.

L’actualité nous rappelle brutalement cette réalité, mais la crise agricole, elle, ne date pas d’hier. En tant qu’ancien agriculteur, je suis particulièrement sensible à ces problématiques.

La concurrence déloyale dans les productions spécialisées, ainsi que les pressions économiques exercées par des pays pratiquant un dumping sur les prix entraînent des conséquences dévastatrices sur nos exploitations.

La diminution drastique des vergers de pêches dans la Drôme, qui sont passés de 7000 hectares dans les années 2000 à seulement un millier aujourd’hui, illustre parfaitement la sévérité de la situation aggravée par les écarts de réglementations phytosanitaires constatés avec certains pays importateurs. Ces facteurs, entre autres, engendrent une distorsion de concurrence qui attise la colère de nos agriculteurs. Une colère qui est parfaitement légitime et qui trop longtemps a été contenue et qui explose aujourd’hui.

Mais surtout, il est important de souligner que cette crise ne touche pas seulement une filière, mais l’ensemble du monde agricole. Les manifestations récentes ont démontré une solidarité inter production extraordinaire parmi les agriculteurs, témoignant de l’ampleur du problème. Leurs voix se sont élevées avec force et doivent être entendues. Et nous les avons entendues.

En effet, avec un budget agricole qui a plus que triplé de 2015 à aujourd’hui, notre Région s’est toujours engagée à soutenir ses agriculteurs et nous n’avons certainement pas attendu cette crise pour mettre en œuvre une politique qui répond de façon concrète et pragmatique aux besoins de nos agriculteurs. 

Face aux aléas climatiques qui ponctuent cette activité, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a été présente, mobilisant des moyens exceptionnels pour aider les exploitations sinistrées. Des aides à l’investissement sur le matériel de protection allant bien au-delà du strict nécessaire ont d’ailleurs été prises pour protéger physiquement les productions menacées.

De plus, notre Région joue un rôle majeur sur l’accompagnement au changement. Et il est important qu’elle continue à soutenir les projets d’expérimentation et d’innovation, pour aider les agriculteurs à s’adapter aux défis du 21e siècle.

Le Salon Tech et Bio situé dans la Drôme illustre parfaitement cet engagement. En effet, il a été un catalyseur d’avancées technologiques dans le domaine de l’agriculture biologique, mais aussi dans celui de l’agriculture conventionnelle, en favorisant l’adoption de nouvelles pratiques alternatives respectueuses de l’environnement.

Puisqu’il est nécessaire de le rappeler, l’agriculture est loin d’être frileuse face au changement. Qu’il s’agisse d’adaptation climatique ou d’évolution des marchés, elle sait innover et se réinventer. Elle a même fait de formidables bons dans l’innovation.

Mais aujourd’hui, nos agriculteurs sont épuisés par des difficultés économiques croissantes, une bureaucratie de plus en plus lourde marquée par la complexité des programmes européens et un manque de reconnaissance de leur travail.

C’est dans cette optique que je tiens à remercier l’exécutif pour le travail remarquable consacré dans le rapport qui nous est présenté aujourd’hui. Un aspect crucial de ce rapport est la proposition d’une avance de trésorerie sur les investissements sur 30% la part du financement FEADER, qui sera une véritable bouffée d’oxygène pour la trésorerie de nos exploitations agricoles. Cela peut représenter de 10 à 12 millions d’euros par an pour une trésorerie plus rapide.

Cette avance sur le paiement revêt d’une réelle urgence vitale. Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser nos agriculteurs en attente de financements de l’ASP pour leurs investissements, surtout lorsque certains ont déjà subi des retards de plus d’un an.  Par ailleurs, la Région abonde de 10 millions d’euros le FEADER pour compenser la baisse de l’enveloppe des aides européennes.

Quelques mois d’avance de paiement peuvent réellement faire la différence pour un grand nombre d’agriculteurs. Aujourd’hui encore, la Région Auvergne-Rhône-Alpes témoigne de son soutien constant envers ses agriculteurs, et de sa lucidité au regard des enjeux actuels.

Ainsi, le présent rapport s’inscrit dans la continuité de la politique agricole volontariste et ambitieuse de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui contribue à simplifier leurs démarches et à faire la différence pour nos agriculteurs.

Notre groupe votera évidemment en faveur de ce rapport.

Je vous remercie.


Conseil régional du 21 et 22 mars 2024

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