Lors de l’Assemblée plénière, notre élu Louis Giscard d’Estaing est intervenu pour présenter l’avis du groupe Les Démocrates au sujet du pacte régional de sécurité.
Intervention de Louis Giscard d’Estaing
Monsieur le président,
Mes chers collègues,
Chacun d’entre nous dans cette assemblée, que ce soit en tant qu’élus ou tant que simples citoyens, peut faire le constat d’une montée de l’insécurité. L’actualité des derniers jours l’a tragiquement démontré. Regardez ce qu’il s’est passé samedi dernier à Champigny-sur-Marne : une quarantaine de personnes s’est attaquée à son commissariat avec des tirs de mortier d’artifice. Quelques jours avant, ce sont deux policiers qui faisaient l’objet d’une agression à Herblay-sur-Seine. N’en déplaise au garde des Sceaux, la montée de l’insécurité n’est pas qu’un simple « sentiment ». Les chiffres parlent d’eux même. Durant le dernier trimestre, le nombre de cambriolages a augmenté de 53% par rapport à l’an dernier. Les vols violents sans arme ont, eux, augmenté de 58%.
Les médias font souvent état des actes de violence les plus spectaculaires et plus rarement des actes de la délinquance du quotidien. Pourtant, il n’y a pas de petite délinquance. Ce sont les larcins du quotidien, les harcèlements dans la rue, les coups gratuits, les cambriolages ou les vitres brisées des voitures qui pourrissent au quotidien la vie de nos concitoyens. C’est aussi de cette délinquance de tous les jours que naît les crimes les plus graves. Combien des terroristes ayant frappé notre pays durant les dernières années ont été auparavant de petits malfrats ?
Face à cette insécurité grimpante, nos communes sont désemparées. Pour protéger nos concitoyens et l’espace public, les villes et les villages de nos territoires manquent souvent de moyens, tout comme les forces de gendarmerie et de polices. Et comment les agents de nos polices municipales, le plus souvent non armés, peuvent-ils lutter face à des délinquants parfois équipés de fusils d’assaut ?
Face à ce constat, l’Exécutif régional n’est pas resté passif. Dès 2015, la Région s’est dotée d’une véritable politique de sécurisation des espaces publics et a décidé d’être aux côtés des communes et des intercommunalités qui expriment le besoin de s’équiper en systèmes de vidéoprotection. Nombreux sont en effet les maires ou présidents de communautés de communes à en faire la demande. Il est vrai que, si la vidéoprotection permet de mieux réprimer les fauteurs de trouble en les identifiant et en apportant des preuves de leurs actes, elle a également un fort effet dissuasif. Aussi, depuis 2016, 419 dossiers ont été soutenus, permettant d’aider 313 communes et 5 intercommunalités, pour un total de 7,65 M€ de crédits régionaux et 4352 caméras.
Je voulais redire combien l’apport d’Yves-Marie Uhlrich a été important dans l’élaboration de cette politique unique en France. Son expérience de maire et les initiatives qu’il a lancées à Ecully nous ont inspirés.
L’insécurité grimpe et la violence progresse. Face à cette situation, certaines communes et intercommunalités, qu’elles se situent en zone police nationale ou en zone gendarmerie, cherchent des solutions. A Chamalières, par exemple, j’ai pris une mesure toute simple mais redoutable : j’ai rassemblé dans un même local la police municipale et la police nationale. Cette co-localisation est une première dans la région ! La communication entre les deux services s’en est vue renforcée et l’efficacité de leur action augmentée. Mais nous manquons encore de moyens pour lutter contre une délinquance de plus en plus sophistiquée et sournoise.
A cet égard, les contrats régionaux de sécurité proposés ce jour, visant à se substituer aux actuels partenariats de sécurité avec les communes et les intercommunalités sont les bienvenus. Ils permettront un accompagnement renforcé de la Région, plus complet et adapté aux besoins des collectivités intéressées. Equiper les polices municipales de bâtons de protection télescopiques, de gilets pare-balles ou encore de pistolets à impulsion électrique doit leur permettre de remplir au mieux leur office. Un grand nombre d’élus locaux sont aussi favorables au financement de la Région à la création, l’extension et la modernisation de centres de supervisions urbains qui ont montré leur utilité dans des villes extérieures à la région.
Vous savez que combien le groupe Les Démocrates est sensible à ces questions. Dans le sillage de grands ministres de l’Intérieur comme Raymond Marcellin, Michel Poniatowski et Christian Bonnet, nous sommes attachés à l’ordre et au respect de l’autorité. Nous savons en effet que ce sont les plus fragiles et les plus modestes qui subissent en premier les conséquences de tels agissements. Pour toutes ces raisons, le groupe Les Démocrates votera favorablement pour ce plan régional.
Je vous remercie.